J2 : Jour de rattrapage
Rapide petit déjeuner et nous reprenons le bus qui nous mène aux flans du canyon. On était bien au camping, mais le but de notre journée est quand même de rattraper l'itinéraire d'origine suite à la bévue de la veille.
Mais pour remonter vers Goriz, par amour du sport, nous décidons d'emprunter un autre chemin que celui qui nous a fait dévaler les pentes de la veille : le « Chemin de chasseurs ». Et bien soyons très clair : j'aimerai bien savoir quelle tronche ont les chasseurs de ce côté de la frontière (espagnol), mais ils doivent pas avoir le même profil que les nôtres. Parce que faut voir le « rempaillot » qu'on s'est tapé, plusieurs heures durant. Ombragé, mais ardu comme il faut.
Un topographe éclairé dirait de notre progression qu'elle fut beaucoup en « Z » et peu en « X » et en « Y ».
Mais attention, la montagne n'est pas ingrate, et une fois le mur franchi, on se retrouve sur un balcon maçonné de toute beauté, avec au premier plan une vue panoramique sur la falaise opposée du canyon et au second plan sur la brèche de notre ami Roland. Une merveille.
On en profite tous à bloc. "Le Reventy" avec 5 minutes de retard, mais la bestiole est combative et nous ne sommes pas inquiets. S'en suit une longue marche sur un des flans du canyon, jusqu'au pied du mur qui referme sa partie supérieure. Cette barre rocheuse projette une cascade qui se fond ensuite en un paisible ruisseau. C'est lui que nous choisissons pour héberger la mangeaïre du midi.
Le temps que le Grand Lapin enchaine trois brasses coulées dans le vigoureux contre-courant à 5 degrés celsius et nous attaquons le pâté, les « ensaladas » et autres gâteries de circonstances...
Certains en profitent aussi pour éteindre quelques vilaines ampoules allumées la veille au niveau de leurs petons : compresses « Compeed » et ça dégage. D'autres farnientent ostensiblement : le bonheur n'est pas loin.
Pour finir la journée, nous n'avons « plus qu'à » franchir, en plein cagnard et sous un grand ciel bleu, le dernier rempart qui nous sépare de notre refuge préféré (et déjà abordé la veille).
Le Grand Sécaï, original par essence, choisit dans cette dernière section d'opter pour l'option « escarpée » de l'itinéraire en franchissant la barre rocheuse de face, sur notre gauche, en y mettant les mains.
L'arrivée en milieu d'après-midi sonne quand même comme une délivrance. En hommage à notre performance, nous vidons le chalet de ses quelques bières, au son du marteau piqueur local qui par ailleurs usine la roche afin d'étendre le pied à terre montagnard de quelques mètres carrés.
Un dîner de nouilles et de bouillon pris dans la fraîcheur alpine et notre nuit de sommeil ne sera troublée que par la tarabuste de la tempête sur nos frêles tentes. Dans ces moments là, on se sent petit mais la fatigue s'avère aussi être le meilleur des somnifères.
Et puis, comme tue-sommeil, il y a pire que la tempête. Il y a ce phénomène étrange qui vous fait croire à un odieux acte de sabotage qui aurait ranimé simultanément le groupe électrogène ET le marteau-piqueur entendus l'après-midi. Surnaturel ? Non, juste Damien et/ou Vincent en cours de récital sur la mélodie qu'ils connaissent le mieux, capable de faire trembler votre toile de tente à 25 m par leurs seuls ronflements. Anthologique, même si contrairement à notre théorie initiale, le fait de les réunir sous la même tente n'a pas permis à leurs ondes sonores respectives de s'annihiler par un principe acoustique pourtant éprouvé.
Le diaporama de cette journéé...
A suivre...
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