mercredi 20 août 2008

Tour du Mont Perdu : J3 - Grosse descente (arf arf arf)

J3 : Grosse descente...

Après cette nuitée agitée, nous arrachons au lever du jour nos toiles aux flancs d'un « Monté Perdido » magistral qui ne nous quittera plus que rarement du regard durant les 2 derniers jours.

Le cahier des charges étant « Tour du Mont Perdu », il convient tout de même, en ce troisième jour d'effort, de poursuivre notre encerclement du sommet « numéro 3 » des Pyrénées. A cette fin, nous devons quitter Goriz pour la « vallée de la Piñeta ». Deux cols à franchir, suivis d'une descente « solide » vers le vallon final.

A des fins d'encouragements probablement, quelques marmottes pas encore obèses nous haranguent dès le départ de leur cri strident.

Nous choisissons pour notre parcours ascendant l'option « iso-altitude », qui nous emmène à évoluer à flan de montagne plutôt qu'à nous engouffrer dans la vallée pour un nouveau yo-yo.

Les cairns - petits amas de pierres complétant à merveilles les cartes IGN - suivis religieusement, nous amènent à accomplir une traversée « en terrasse » via quelques surplombs impressionnants. La domination que nous exerçons sur les pyrénées espagnoles est une fois encore magnifique. S'offre à nos mirettes, en parallèle de notre canyon préféré, déjà parcouru, un rift dément dont on dirait qu'il vient de s'ouvrir et lui aussi gradé au patrimoine mondial de l'humanité : le canyon d'Aniscle. A tomber.

D'ailleurs, en parlant de tomber, j'aime autant vous dire que j'en mène pas large. Parce qu'évoluer sur les hauts balcons pyrénéens, c'est bien joli, mais c'est toujours blasant de s'imaginer que si tu prends la peau de banane qu'a négligemment laissé traînée le randonneur précédent, tu finis 100 mètres plus bas, en 3 morceaux, 10 secondes plus tard. Pour ne pas atteindre des chiffres aussi dramatiques, quelques chaînes assurent heureusement les passages les plus exposés, façons via ferratta.

Le casse-croûte est pris au sommet de la descente finale, à l'abri d'un zef alpin susceptible de transformer la quechua 2 secondes en parapente. Du classique, avec même le luxe du petit café chaud que se régale à nous préparer Lolo, armé de son réchaud. Le bon goût à la française.

La première moitié de la descente est un enfer « casse-gibolles », fait de blocs abrupts et de marches en pierraille, dégusté en plein cagnard. Jamais je n'ai fait autant de genuflexions, et les bâtons de marche, parfois encombrants, confirment tout leur intérêt : ils permettent de multiplier les appuis et de libérer d'autant de charge nos pauvres guibolles.

Du coup, on est plutôt dubitatif en croisant deux couples d'apôtres bien mal embarqués. Le style que tu croises à moitié parcours avec la langue qui traîne et qui te demande si leur montée est encore longue. No comment. Faudra juste lire le journal de demain pour avoir de leurs nouvelles.

Notre dernière moitié justement, plus ombragée, réserve quelques étapes de désescalades pasq piquées des hannetons, mais surtout un finish boisé des plus longuet qui débouche sur une énorme prairie de camping public aux airs bien sympathiques.

D'ailleurs, la journée a été tellement longue que nous nous accordons, dès l'entrée du camping franchie, une petite pose « binouze » à l'estaminet local. Sur cette étape des plus rafraîchissante, le Grand Lapin, ô combien valeureux quand il s'agit de grimper, n'est pas très à l'aise en terme de "descente". Il explose à mi-distance et part se revigorer dans les flots voisins. Les solides continuent à empiler les goder à prix modiques. Ils oublient pour une (longue) soirée de penser au calvaire qui les attends le lendemain sans oublier de refaire le monde.

Entre temps, le Grand Lapin, miraculeusement réapparu à l'heure de planter les sardines, me défie dans un round de "Fight Club" comme il semble les affectionner. Après avoir tenté de le dissuadé, puis repoussé à plusieurs reprises, je le punit d'un plaquage en planche à hauteur de sternum qui réduit durablement ses capacités respiratoires. 3 jours qu'il paradait en tête de notre caravane, on verra bien demain...

Une dizaine de « cervezas » plus tard, il se fait faim et les dernières provisions « dîner » prennent le coup de grâce.

Les moins courageux, qui, il se trouve ainsi, étaient les moins clairs au sortir du « round apéritif », décident de dormir « à la belle étoile » sans plus d'explications. Nos tronçonneuses sont de sortie...

Le diaporama de cette journée :



A suivre...

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